Point macro économique Avril 2020

25 Avril 2020

PERSPECTIVES DE MARCHE

Le premier trimestre a été marqué par un évènement aussi imprévu que dévastateur : la pandémie du Coronavirus. L’irruption de ce virus interroge chacun, dans cette période de confinement. Après la période de sidération, chacun a eu pour priorité de protéger au mieux sa propre santé et celle de ses proches.

Ce confinement questionne également sur les conséquences que cette pandémie aura, d’un point de vue économique et social sur notre société, et donc sur les revenus et actifs de chacun.

A ce jour, personne n’a de réponse précise sur la durée de ce que nous vivons d’un point de vue sanitaire, et ses effets finaux sur l’économie de nos Etats.

 

UN TSUNAMI...ponctué de répliques ?

Le confinement d’une grande partie de la population à l’échelle mondiale a entrainé un arrêt brutal de l’économie. Cela a provoqué un choc d’offre ainsi qu’un choc de demande.

D’une économie en croissance lente, nous sommes rentrés brutalement dans une récession très sévère, avec une prévision de PIB négatif au niveau mondial de – 3% sur 2020 et de – 7.5 % en Zone Euro.

Ceci a généré de facto une détérioration massive de l’emploi partout dans le monde : + de 10 Millions de salariés au chômage partiel en France, taux de chômage aux USA qui est passé en quelques semaines de 3 % à 20 %.

Afin de lutter contre les risques de faillite et de non-liquidité, les banques centrales de manière rapide et sans précédent, ont injecté des liquidités qui représentent 9.5 % du PIB mondial. Pour compléter ces mesures, les Etats ont pris des mesures fiscales (du type prise en charge du chômage partiel en France) qui représentent 7.8 % du PIB mondial.

Ces dispositions expliquent la remontée partielle de marchés actions, rassurés par l’interventionnisme des Etats et des banques centrales.

Il n’en demeure pas moins, que l’endettement de certains pays et acteurs économiques posera des problèmes à court et moyen-terme. La dette de l’Etat français devrait approcher 120 % du PIB à l’issue de cette crise, contre 65 % en 2007 et 99 % avant crise.

 

LES STRATEGIES DANS CE CONTEXTE

Il est nécessaire, dans ce contexte inédit, d’investir prudemment, en fonction de ses besoins de liquidités à court, moyen et long-terme.

En cas de besoin éventuel d’épargne à court-terme, il faut savoir rester sur des supports monétaires et accepter aucune rémunération de son épargne.

Il est nécessaire de combiner dans ces conditions, plusieurs solutions patrimoniales dans ses allocations en fonction de ses objectifs et de sa durée de placement. Investir en fonction de son profil-investisseur :

 

  • En monétaire pour les projets à horizon < 18 mois.
  • En fonds Euro pour la part très défensive (horizon de retrait < 3 à 5 ans) : Cependant, les compagnies d’assurance limitent de plus en plus l’accès au contrat en Euro (généralement 50 % maxi). Ce mouvement montre qu’elles ne sont plus en mesure d’offrir conjointement garantie en capital et rendement, sans mettre en péril leur modèle économique.
  • Les profils d’investisseur les plus défensifs privilégieront les contrats d’assurance-vie de droit luxembourgeois, qui assurent une protection supplémentaire des avoirs financiers.
  • En fonds flexibles réactifs
  • En or et minières, comme valeur alternative et de refuge
  • En actions et fonds actions internationales sur des convictions de long terme (digitalisation de l’économie, ressources naturelles, santé et allongement de la durée de vie) sous forme de versements lissés dans la durée.

 

Les marchés actions ont vécu une correction historique (-38 % en 3 semaines, suivi d’une reprise forte (+20 %). Le point d’entrée actuel parait bon dans une optique long-terme, mais il est possible que les marchés corrigent à nouveau, au fur et à mesure où les conséquences sur l’économie seront quantifiées et affinées. Les semaines et mois à venir pourraient donc être encore très volatiles.

 

  • En entreprises non cotées (private equity) avec discernement sur les prochains fonds qui seront lancés post crise Covid-19, et en fonction de la diversification de son patrimoine
  • En immobilier : la crise du Covid-19 même s’il a affecté en premier lieu les actifs financiers, devrait impacter inévitablement les actifs immobiliers. Si l’immobilier résidentiel, lié à la santé et à la logistique devrait rester relativement résilient, l’immobilier lié au commerce et à l’hôtellerie devrait souffrir à court et moyen terme.

 

Il s’agit donc d’être sélectif parmi l’offre sur les véhicules d’investissement, et choisir les plus adéquats par rapport à son profil investisseur : immobilier direct, géré, les foncières, les opci, les scpi, l’achat en club deal. Ces solutions seront à déterminés en fonction de paramètres économiques, fiscaux et civils propres à chacun.

 

La période de confinement est un moment privilégié pour s’interroger sur les bonnes orientations face à cette crise, mais également revoir ses objectifs de long terme.

 

Nous espérons que cette période n’est pas trop éprouvante pour chacun d’entre vous,

Nous restons à vos côtés dans cette période inédite, pour vous accompagner au mieux et répondre à vos interrogations sur votre patrimoine.

 

Bien à vous,

 

Philippe de Guizelin